Sous les dalles du couvent royal de Saint-Maximin, dix siècles d’histoire ressurgissent peu à peu. Tandis que le Département du Var prépare la transformation de ce monument emblématique en grand musée dédié au Moyen Âge, les archéologues multiplient les découvertes, confirmant la richesse patrimoniale exceptionnelle de ce site dominicain fondé au XIIIᵉ siècle.

Édifié à partir de 1295 en même temps que la basilique voisine, le couvent royal fut pendant des siècles un centre spirituel majeur du territoire. Propriété du Département depuis 2004, il s’apprête à connaître une nouvelle vie : celle d’un musée d’histoire médiévale à rayonnement national et européen.
Mais avant de repenser les espaces, les archéologues ont entrepris un vaste programme d’exploration des sous-sols et des bâtiments anciens. Et leurs trouvailles se révèlent aussi fascinantes qu’instructives nous a rapporté dans les détails le quotidien VAR MATIN cette semaine mais aussi en aout dernier. "C’est la première fois que des fouilles archéologiques d’envergure sont réalisées dans le Couvent royal." précisait de son coté Vesselina GARRELO la conseillère départementale du canton de St Maximin sur son facebook à l'occasion des journées du Patrimoine, où le lieu avait été ouvert exceptionnellement par le département.


Des fouilles riches en vestiges inédits
Les premières campagnes cet été et qui se poursuivront jusqu'en novembre, ont permis de mettre au jour des éléments structurels oubliés : anciennes salles de service, traces de planchers médiévaux et réseaux d’évacuation d’eau finement conçus.
Dans les couches les plus profondes, les chercheurs ont retrouvé des fragments de céramiques domestiques, des ustensiles en métal, des morceaux de vitraux et de carreaux vernissés, témoins de la vie quotidienne des frères dominicains. Certains objets datent des XIIIᵉ et XIVᵉ siècles, d’autres illustrent les aménagements successifs opérés jusqu’à la fin du XVe siècle, avant le rattachement de la Provence au royaume de France. "Ceux sont des découvertes passionnantes qui ont été réalisées, permettant de comprendre mieux les phases de construction du Couvent, les usages de l’époque mais aussi le lien avec les autres éléments patrimoniaux, notamment la crypte de la Basilique et le baptistère paléochrétien. De nombreuses sépultures, notamment d’enfants mais aussi des tombes plus anciennes datant du IV-VIème siècle ont été mis à jour. Les analyses en cours pourront apporter des éléments complémentaires pour mieux relier ces éléments à l’histoire de Saint-Maximin." a commenté par ailleurs la conseillère départementale qui en a livré quelques photos récemment sur son facebook (voir ci contre)

Parmi les découvertes les plus marquantes figurent selon VAR MATIN, un ensemble d’éléments sculptés provenant vraisemblablement de l’ancien cloître, ainsi que des vestiges d’ornementation liturgique — fragments de croix, bougeoirs, et pièces en cuivre ou en bronze. Ces éléments viendront enrichir la collection du futur musée, qui s’appuiera également sur les dépôts archéologiques du Département et sur des prêts d’autres institutions.
Le sarcophage de Gersande de Sabran, aujourd’hui conservé à l’abbaye de La Celle, pourrait aussi rejoindre Saint-Maximin pour constituer l’une des pièces maîtresses du parcours.

Dans le cloître, les trois sondages ont révélé des ossements humains : hommes (peut-être des moines dominicains), d’enfants et d’une femme et de tout-petits. Les archéologues ont également découvert, des squelettes dans des coffrages en pierre.




Le jardin de l’Enclos
Attenant au couvent, le vaste jardin de l’Enclos a lui aussi révélé des trésors enfouis. Les recherches ont permis d’attester la présence d’un ancien potager monastique, accompagné d’un ingénieux système d’irrigation : un réseau complexe de canaux, de bassins et de citernes reliés à un puits central. Ce dispositif hydraulique, exceptionnellement bien conservé, montre la maîtrise de l’eau dont faisaient preuve les religieux au Moyen Âge.

Sous la petite fermette du domaine, des réservoirs souterrains et des conduites d’époque ont été identifiés, confirmant que la quête et la gestion de l’eau étaient déjà au cœur des préoccupations du XIIIᵉ siècle.

Ces découvertes guideront la réinterprétation du jardin, appelé à devenir un espace pédagogique et paysager où le public pourra découvrir les cultures, les symboliques et les savoir-faire médiévaux. Les concepteurs prévoient d’y recréer quatre zones principales : potager, verger, plantes aromatiques et céréales, dans un esprit à la fois historique et écologique.


Un futur musée dans le couvent royal
Le futur musée, qui remplacera l’ancien hôtel fermé depuis 2020, proposera un parcours permanent retraçant mille ans d’histoire provençale, des expositions temporaires, un centre de ressources, ainsi qu’un ensemble d’outils numériques immersifs : tables interactives, bornes tactiles et dispositifs de réalité augmentée.
Le site bénéficiera en outre du rayonnement de la basilique voisine, joyau du gothique provençal, qui attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs.

Les travaux du jardin devraient débuter en 2026, ceux du musée en 2027, pour une ouverture envisagée à l’horizon 2032. Estimé à 30 millions d’euros, le projet se veut à la fois culturel, scientifique et touristique.

Photos des fouilles => FACEBOOK : @VesselinaGarello conseillère départementale

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